PAUVRETÉ ÉNERGÉTIQUE EN AFRIQUE ET STRATÉGIES D’INTERVENTION

Le déficit énergétique persistant dans la plupart des régions d’Afrique a été et reste un sujet de préoccupation aux niveaux régional, continental et international. Les choix énergétiques sont plus ou moins limités aux sources d’hydrocarbures ou de sources fossiles et la disponibilité varieen fonction du niveau de pouvoir d’achat. Le nombre croissant de personnes extrêmement pauvres s’est tourné vers la biomasse en tant que source d’énergie en raison, entre autres, de la culture, du faible coût et de l’accessibilité. Étant donné que la consommation de biomasse, si elle n’est pas surexploitée, n’a que peu ou pas d’effet sur le changement climatique, les stratégies d’intervention axées sur cette source d’énergie et ses bénéficiaires contribueront grandement à éliminer la pauvreté énergétique. Les zones urbaines et semi-urbaines à fort pouvoir d’achat et de consommation bénéficient toutefois de technologies et d’options énergétiques plus propres. Les sources d’énergie modernes inadéquates / inexistantes dans les zones rurales pauvres recoupent toutes les formes d’énergie : électricité ; carburant agro-industriel / automobile ; combustible de cuisson / chauffage.

L’amélioration de l’accès à l’électricité est une activité à forte intensité de capital et l’exploitation et l’extension des réseaux nationaux sont devenues lourdes et non rentables en raison de la faible consommation et du faible pouvoir d’achat des habitants des zones rurales. Les stratégies d’intervention ont impliqué une production d’électricité décentralisée, des générateurs à base de combustibles fossiles et une électrification solaire. Celles-ci sont toutefois restées marginales et en grande partie non organisées. Le développement de sources d’énergie locales propres et renouvelables pourrait être la voie à suivre pour les habitants pauvres des zones rurales, semi-urbaines et urbaines. Cela signifie donc que les stratégies d’intervention et les modèles de durabilité doivent être adaptés aux ressources et aux besoins de chaque pays, le long des lignes culturelles et sous-culturelles.

Pour répondre à la demande de combustibles de cuisson et de chauffage, le bois et la biomasse se classent au premier rang des choix énergétiques des pauvres, en particulier en Afrique subsaharienne.

Alors que les riches s’efforcent de suivre l’augmentation des prix du combustible de cuisine moderne et que les gouvernements luttent contre le coût des subventions, la demande croissante et l’exploitation du bois et de la biomasse sont négligées. La récolte de bois et de biomasse est devenue l’une des trois principales raisons de la perte de réserves / ressources forestières. Les stratégies d’intervention appuyées par les préoccupations liées au changement climatique ont impliqué la mise au point de foyers à bois sans fumée, de pellets de biomasse et la mise au point de gels / huiles de cuisson propres à partir de déchets agro-industriels, entre autres. Les véritables problèmes, cependant, proviennent de la récolte incontrôlée et de l’accumulation de revenus déséquilibrés. La restructuration du marché du bois et de la biomasse et la mise en place de mécanismes de réglementation techniques et économiques efficaces contribueront à amener l’éradication de la pauvreté et la durabilité de l’environnement dans la perspective d’accroître l’accès à l’énergie.

La non-durabilité des combustibles fossiles à usage industriel, automobile et agricole a nécessité le développement des biocarburants. Puisque les économies des pays africains sont construites autour du pétrole brut et de l’agriculture, il est difficile de passer à la production de biocarburants car le développement et la durabilité de ce secteur dépendent du prix des combustibles fossiles. Il est aussi question de décider entre la nourriture et le carburant. Conformément aux accords internationaux signés en matière de lutte contre le changement climatique et de réduction du déficit énergétique, des cultures et des résidus non alimentaires ont été adoptés pour le développement des biocarburants dans certaines régions d’Afrique.

Les gouvernements régionaux ont également déployé des efforts pour inclure les biocarburants dans les mélanges de combustibles fossiles afin de stimuler les marchés des biocarburants. Malheureusement, l’offre de matières premières est restée insuffisante et les technologies de conversion sont restées hors de portée (inaccessibles et parfois trop chères).

Le développement de processus de valeur ajoutée à chaque étape de la production de biocarburants est devenu nécessaire pour atténuer les risques pouvant découler du développement de biocarburants. Les autres exigences incluent des marchés viables, garantis et réglementés pour les matières premières et les biocarburants.

Il convient donc de noter que la distribution de sources d’énergie plus propres ne garantit pas la réduction de la pauvreté énergétique, en particulier parmi les pauvres. L’approvisionnement, le développement et la réglementation des options d’énergie locales et renouvelables présentent des avantages comparatifs pour combler le déficit énergétique en Afrique.

Références

  • Wadhwa D. 2018. The number of extremely poor people continues to rise in Sub-saharan Africa.
  • Raspaud L. 2012. Sustainable Energy and the fight against poverty. The journal of field actions (Le journal des actions de terrain), édition spéciale numéro 6.
  • Akinola T. O. and Oguntoke O. 2017. Biofuel Production in Nigeria:   An Appraisal of Feedstock Shortage and the Required Remedies. African Journal of the Renewable and Alternative Energy, 2(1): 7-12
  • Omojolaibi J. A. Reducing Energy poverty in Africa: Barriers and the way forward. International Association for Energy Economics, page 29.

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