UN NOUVEAU COURANT DE PENSÉES POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

UN NOUVEAU COURANT DE PENSÉES POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE Conformément au rapport Brundtland, « le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Ce concept a été introduit par Gro Harlem Brundtland en 1987. Depuis, nombreuses variantes du concept ont été adoptées par différents groupes de parties prenantes. Ces variantes comprennent l’approche environnementaliste qui positionne les besoins humains à l’arrière-plan, l’approche écologique ou systémique qui considère une interdépendance entre l’environnement, la société et l’économie, l’approche technoscientifique axée sur le développement et la diffusion des connaissances, l’approche politique qui se concentre sur l’intégration du développement durable dans les processus de décision des administrations publiques, l’approche humaniste qui considère exclusivement le bien-être humain. Pour Karl Marx, la société humaine est essentiellement basée sur la superstructure qu’est l’économie. Selon ce dernier, toutes les interactions sociales sont basées sur l’économie. On retrouve cette logique dans les variations de considération de l’environnement durable que nous avons mentionnées précédemment. Rockström confirme cette observation en affirmant que le développement durable est une stratégie contribuant exclusivement à la croissance du secteur économique tout en permettant une réduction des effets néfastes sur l’environnement. Dans un tel contexte, l’être humain est considéré comme un « moyen » pour atteindre un environnement propre. Or, les répercussions de cette logique se sont révélées plus dommageables que bénéfiques. On peut citer comme exemple la propagation d’un système de travail qui porte atteinte à la dignité humaine.

Figure 1 : Les trois piliers du développement durable

Jeffrey Sachs souligne l’importance du soutien apporté à la mise en place du développement durable sur la base de valeurs qui donnent à l’être humain une position centrale dans le processus et ne le réduisent pas à un « moyen » pour atteindre un niveau de croissance économique ou respecter la protection de la nature. Cette pensée est en harmonie avec celle de Max Weber. Selon ce dernier, les idées et les croyances peuvent représenter une base pour cette superstructure qu’est l’économie, d’où la nécessité d’accorder une importance plus grande aux valeurs basées sur les droits de l’homme. Rockström explique que l’humanité est entrée dans l’ère anthropocène dans laquelle il s’agit d’évoluer de la perception du développement durable comme un concept basé sur les trois piliers : social, économique et écologique (Figure 1) vers une perception plus intégrée et inclusive qui prend en compte la croissance économique par le développement dans le cadre des limites fixées par la nature (Figure 2). Ceci permet alors d’assurer la résilience de la planète face au changement climatique.

Figure 2 : Un nouvel état d’esprit pour le développement durable

La perception du développement durable est à l’origine d’un nouvel état d’esprit. L’approche suggérée est caractérisée par l’information, la consultation, la participation et la responsabilité. Les enquêtes d’opinions, les discussions et les négociations avec les résidents, les associations et les acteurs économiques locaux sont au cœur du processus de consultation. Ce procédé est conforme à la Convention d’Aarhus du 25 juin 1998 entrée en vigueur le 30 octobre 2001.

Il s’agit d’un droit transversal concentré sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement, et qui prend pleinement conscience du fait que ces raisonnements sont construits en vue d’inverser les tendances actuelles des politiques publiques en matière de développement durable. Cette situation est illustrée, entre autres, par la dynamique des manifestations pour le climat à l’échelle mondiale. Le 24 septembre 2019, seize jeunes activistes pour la protection et la préservation de l’environnement ont déposé une plainte contre cinq Etats : Argentine, Brésil, Turquie, Allemagne et France. Cette plainte a été déposée devant le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies pour manquement au respect des droits des générations futures.

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